Cameroun: 21 juin 2023 – Gino Sitson donne un cours magistral vocal à Yaoundé
L’un des plus grands vocalistes du monde a mis le public du centre culturel Ubuntu de Ruben Binam, aux pas le 20 juin dernier, veille de la fête de la musique.
Centre culturel Ubuntu. Dans le public, l’on a retrouvé le directeur délégué de l’Ifc de Yaoundé, Patrick Hauguel ; des responsables de l’Union européenne ; le promoteur du festival international de Balafon, Hilaire Pankui ; bien d’autres artistes et amoureux du jazz.
Il est environ 20 heures, le 20 juin courant. La salle de spectacle se transforme en amphithéâtre. Comme des étudiants assidus, de nombreux mélomanes, surtout amoureux de jazz, attendent les professeurs. Arrive l’heure du cours. Trois enseignants entrent en classe : le vocaliste, Gino Sitson ; le bassiste, Arthur Manga ; et le guitariste, Marcien Oyono.
La salle est archicomble. Sur la scène, l’on retrouve à gauche une guitare posée sur un support, à droite le pupitre qui porte des feuillets qui sont en fait des partitions et le conducteur du spectacle, et au centre une guitare basse (cinq cordes de couleur blanche). Les applaudissements amplifiés s’emparent des lieux quand le trio fait son entrée sur scène. Sans mot dire, juste un sourire et un signe de la main, Gino Sitson salue le public qui n’arrête pas d’exulter. Ce n’est qu’après avoir exécuté la première chanson « Genau », que le vocaliste parle à ceux qui sont venus partager le moment de musique avec lui.
Le trio enchaine avec « Salam salem, paper, Bilam, Bi Nyai, Todeu, Aba yok (une reprise de Tchana Pierre, Ndlr), Mobwo, Colored man, fake, A leuda wou, Beunen », entre autres. Entre deux thèmes (chansons), Gino Sitson dévoile aussi son talent d’humoriste, en tout cas, de quelqu’un qui connait entretenir le public et le faire participer au concert. Des mélomanes ne tarissent pas d’éloges à son endroit. « L’une des plus belles voix du monde », d’après Ruben Binam. « Créateur des sons originaux », pour certains ; « montre sacré de la vocalise » pour d’autres.
Pour donner un spectacle inoubliable, Gino Sitson n’a eu besoin que d’un guitariste pour les accords et d’un bassiste pour le groove. Lui, c’est un véritable couteau suisse. Avec sa bouche et sa poitrine, il parvient à faire le sax, les percussions, le piano et bien d’autres instruments. Des spectateurs avertis le comparent à Bobby Mc Ferrin ou à Al Jarreau ; du fait du registre dans lequel il excelle. Mais, les mêmes se ravisent et reconnaissent qu’il est taillé à sa propre mesure. Gino a creusé son sillon. L’auteur compositeur de la chanson à succès « Makalapati », s’est dit fier de jouer dans son pays. Installé aux Etats-Unis depuis des années, le globetrotter (originaire du village Bazou dans le département du Ndé, région de l’Ouest) a joué partout sauf au Cameroun. Il le dit avec ses propres mots « je suis un pigeon voyageur, mais j’aime mon pays ».